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"Un livre sur mon père se conçoit comme un journal, dans lequel un livre vierge se remplit peu à peu de textes qui sont classifiés par dates, destinées à la lecture privée de celui qui l'écrit. Ces textes sont écrits dans l'intention de donner libre cours à des méditations ou à des faits qui se sont déroulés récemment et qui affectent l'auteur, dérivant parfois en de profondes explorations de la pensée. Ils peuvent aussi s'envisager comme un endroit où exprimer ou décharger les sentiments.

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Ce projet cherche à produire une reconstitution subjective de souvenirs façonnés en une image plastique, par moyen de broderies, d'empreintes et de travaux sur tissus dans lesquels on transfère l'émotion qu'une histoire suscite. Remplacer le mot par l'image sans l'intention d'obtenir un roman, générer des formes sensibles sur le moi à la recherche de l'empathie de l'autre. Le journal, même s'il se construit comme un acte privé, a toujours le désir d'être perturbé par la curiosité ou le voyeurisme de l'autre. En concevant ces journaux, je recherchais également ce désir que ressent celui qui écrit (et dans ce cas celui qui peint) d'être lu et celui qui lit (dans ce cas voit) d'accéder à ma perte en se cherchant lui-même."

-Cecilia de Tavira